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LES RÉSEAUX SOCIAUX DEVIENNENT LE TERRAIN SUR LEQUEL LA DIGNITÉ DE PLUSIEURS JEUNES FILLES EST SACRIFIÉE

A l’occasion de la journée internationale de la fille célébrée chaque 11 octobre, nous nous penchons sur de nombreux cas de jeunes filles victimes de cyberviolence.

Le thème de cette année est fort évocateur « Génération numérique, notre génération », il nous amène dans les méandres du cyberharcelement.

Les réseaux sociaux font la part belle aux publications sur la nudité des jeunes femmes. Certaines cyberharcelées sont obligées de céder à des pratiques obscènes de leurs bourreaux. Et que dire de la dépravation des mœurs avec vidéos pornographiques tournées par des élèves et publiées sur la toile.

Nous avons enregistré en l’espace de 5 mois, entre juin et septembre une dizaine de cas de filles victimes de cyberviolence. Les conséquences vont du traumatisme à la mort.

Nous nous rappelons de la jeune Christelle Mirabelle Lingom décédée le 6 septembre 2021. Elle avait été injustement accusée d’apparaitre dans une sextape ayant fait le tour de la toile. Elle s’est défendue en vain de ne pas être cette personne indiquée dans la vidéo obscène. Elle a été menacée dans la rue par des individus et puis violée un soir alors qu’elle revenait de son travail. La justice Camerounaise a piétiné jusqu’ici. Traumatisée, elle a fini par mourir et les causes de cette fin tragique demeurent troubles.

Une histoire trafiquée par les cadres du  Parti Camerounais de la Réconciliation Nationale (PCRN); un parti politique au Cameroun. Ces derniers essayaient d’étouffer une autre histoire indécente de sextape; celle de Malicka Bayemi qui avait pour théâtre le bureau de Martin Camus Mimb, célèbre journaliste sportif camerounais. Ce dernier et son coaccusé font face à la justice, ils sont écroués à la prison centrale de Douala. Quant à la jeune Malicka, elle se remet peu à peu de ce traumatisme.

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Elles souffrent dans le silence…

A côté de ces histoires connues qui font l’objet d’un certain traitement médiatique et qui parfois finissent devant les tribunaux, il y’a celles de ces victimes muettes qui continuent de subir les atrocités imposées par des bourreaux qui se terrent derrière de faux comptes Facebook pour appâter des jeunes internautes naïves et faire d’elles des objets sexuels.

C’est le cas de Christine, étudiante dans une université du Cameroun.  Elle a rencontré des individus sur internet, ces derniers l’ont transformée en objet sexuel.  En effet, Christine a connu un certain Serge sur Facebook. Il lui a proposé un travail rentable. Et au fur et à mesure il l’a amenée à lui envoyer les photos de sa nudité pour obtenir ce travail. Seulement ces photos sont devenues l’outil du harcèlement. Elle a par la suite été violée par des hommes en contrepartie de son silence.

«Il m’a dit que le client proposait de payer deux fois plus que ce qui était convenu si j’acceptais de lui envoyer des photos nues de moi. Il devenait de plus en plus exigeant et me demandait de prendre des poses de plus en plus suggestives, faute de quoi il diffuserait mes images. J’exécutais tous ses désirs et j’ai fini par devenir son esclave sexuel »,

raconte Christine. Il faut noter que son histoire est celle de plusieurs autres jeunes filles qui souffrent en silence.

Des élèves tournent des scènes pornographiques et publient sur la toile…

Il y a quelques mois au Cameroun, il ne se passait plus une seule semaine sans qu’on ait retrouvé des vidéos des jeunes élèves s’adonnant à une partie de plaisir sexuel, publiées sur les réseaux sociaux. En tenue de classe, elles étaient pour la plupart des jeunes filles âgées entre 14 et 17 ans. Et parfois cela se passait dans des domiciles privés. Mais semble-t-il, le but premier de ces actes ignobles était de les rendre public. Une forme de cyberviolence qui implique des jeunes filles ignorantes.

En ce 11 octobre, le Cameroun se joint à la communauté internationale pour célébrer la Journée internationale de la fille, qui cette année a pour thème «Génération numérique, notre génération».

Rachèle KANOU

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